Les pionners ont fait des choses difficiles, et nous le pouvons aussi

Publié le 3 Août 2012Par Dean Hughes

Il y a longtemps, il m'est arrivé de penser que peut-être, pendant que les enfants pionniers marchaient, et marchaient et marchaient et marchaient - et marchaient, ils ne chantaient, et chantaient, et chantaient, et chantaient - et chantaient peut-être pas toujours. Parfois même, se plaignaient-ils un peu ou demandaient : "Est-ce qu'on est enfin arrivés?"

J'ai le sentiment que les gens qui vivaient au 19 ème siècle ne sont pas tellement différents de nous. Et pourtant, nous savons tout ce qu'ils ont dû endurer.

Beaucoup de ces premiers Saints ont vu leurs enfants, en particulier leurs nourrissons, mourir de maladies qu'on ne pouvait guérir au 19 ème siècle. Nauvoo n'était pas un endroit salubre, et les nombreux déplacements entrepris dans des circonstances difficiles ont allongé la liste des morts.

Quand j'ai commencé l'étude de l'histoire des Saints des Derniers Jours, je pensais que le chagrin causé par la mort ne pouvait pas être ressenti aussi durement par les parents pionniers, qu'il pouvait l'être pour nous. Ne savaient-ils pas dès la naissance de leurs enfants, que ceux-ci avait une grande chance de ne pas parvenir à l'âge adulte?

C'était ma théorie! Mais il me souvient d'avoir parlé à ma grand-mère Pierce, la mère de ma mère, née en 1892 et qui a vécu jusqu'à l'âge de 98 ans. Deux membres de sa fratrie sont morts quand ils n'étaient encore que des nourrissons, et un frère de 14 ans est mort quand elle avait 8 ans. Sa petite sœur, Millie May, est morte à l'âge de 2 ans quand ma grand-mère en avait 16. Deux-tiers de siècle plus tard, quand j'ai tenté de savoir ce qu'elle éprouvait au sujet de ces pertes, elle s'est mise à pleurer, surtout quand elle parlait de sa petite sœur chérie.

Maintenant, voilà ma théorie : Les réactions humaines n'ont pas beaucoup changé. La mort reste la mort, et la perte d'un être aimé a toujours été dure et le sera toujours. Ces membres de la première heure n'étaient pas "habitués" à perdre leurs enfants; ils ont souffert !

Mais il y a quelque chose d'autre que je comprends maintenant. Nous avons élaboré un stéréotype au sujet de ces vaillants pionniers. Nous parlons d'eux presque comme s'ils étaient des super humains. Nous disons : "je ne pourrais pas survivre à toutes les choses par lesquelles ils sont passés". Mais permettez-moi de demander si c'est la bonne leçon que nous devrions apprendre ?

Pourquoi parler de nos fiers aïeux comme s'il s'agissait de nous convaincre de notre valeur en comparaison ? Notre héritage devrait nous inspirer! Je pense que la bonne conclusion, c'est que les pionniers étaient des gens ordinaires qui ont fait ce qu'ils étaient appelés à faire - ou en beaucoup de cas, n'ont pas fait. Certains ont réussi, d'autres ont échoué. Nous honorons ceux qui triomphé. Mais le fait est, qu'ils aient fait ce qu'ils aient fait, ils l'ont fait avec toutes les faiblesses humaines auxquelles nous faisons face. Beaucoup d'entre-eux se sont montrés à la hauteur des circonstances et ont fait les choses difficiles. Cela devrait être une leçon pour nous : nous pouvons le faire aussi !

William Clayton a tenu un journal détaillé après s'être joint à l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours en Angleterre, dans lequel il parlait des nouveaux convertis qui établissaient l'Eglise dans les années 1840. Il raconte qu'une femme qui avait été baptisée parlait maintenant d'abandonner, parce-que un autre membre de la congrégation répandait des rumeurs fausses comme quoi sa famille avait "la gratte".

Les gens ne changent pas beaucoup, n'est-ce pas?

Actuellement, nous passons par une phase difficile. Nous voyons peu de morts de nourrissons, mais nous faisons face à des maux de société tels que la plupart des familles du 19 siècle n'ont jamais dû affronter. Alors, que pouvons-nous faire ? Nous pouvons être les pionniers de la prochaine génération et de la suivante après elle. Nous, en dépit de notre humanité, pouvons être vaillants.

Nous pouvons enseigner nos enfants à chanter pendant qu'ils marchent, et quelquefois ils le feront, et quelquefois ils se plaindront de leurs ampoules - mais nous pouvons garder une image en-tête, continuer sur les traces et ne pas s'attendre à plus de perfection de la part de nos enfants que nous ne devrions en attendre de la part de nos pionniers.

Au final, des gens moyens ont accompli des choses étonnantes et sont arrivés à leur destination.

Nous pouvons le faire aussi !

(Publié par DeseretNews – Traduit par Angélique)




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