Une oreille attentive

Publié le 30 Juin 2012



Écouter est une forme d'art. En cette époque de technologie où de nombreux appareils électroniques écourtent brutalement le besoin de la communication personnelle, espérons que ce n'est pas une forme d'art moribonde et que les écrans de textes et d'emails ne remplacerons jamais l'oreille humaine.


"L'oreille est la route vers le cœur" écrivait le philosophe et historien français Voltaire (1694-1788).



Il y a bien des années, un homme qui était en ce temps-là un patriarche de pieu a répondu à un coup frappé à sa porte et découvert un membre important de la communauté qui se tenait là, debout. Après avoir été invité à entrer, le visiteur a expliqué qu'il était venu chercher un conseil.  Des revers dans les affaires ont commencé à affecter sa santé, à t-il dit. Pendant trois heures, le visiteur a parlé de ses inquiétudes, de ses soucis et de ses problèmes.


Le patriarche, commentant plus tard cette visite sans révéler l'identité de son visiteur a dit : "Tout ce que j'ai fait, fut d'écouter: de temps à autre, je hochais la tête pour faire savoir à mon ami que j'étais attentif. Mais la plupart du temps, j'écoutais simplement" (Church News, 13 janv. 1985, p. 16).


Une bonne écoute est l'antidote à de nombreuses maladies.
"Ce que les gens ont besoin, c'est d'être à l'écoute" a écrit Mari Lou Casey, poétesse et chroniqueuse moderne dont l'esprit de répartie, rempli de pénétrante sagesse, a été capté sur une carte de vœux.
Une leçon à-propos de l'importance d'écouter a été enseignée par Président Harold B. Lee, le 11ème président de l'Eglise, quand il a parlé de l'expérience de l'une de ses filles avec son fils premier-né :
"C'était une chaude soirée d'été et Maman essayait de finir ses conserves d'abricots.
Tandis qu'elle travaillait éperdument, ses deux jeunes garçons, l'un âgé de 4 ans et l'autre de 3, arrivèrent en pyjama dans la cuisine. Ils étaient fin prêts pour qu'elle les écoute dire leurs prières. Ne voulant pas s'interrompre, elle leur dit, 'dites-moi les garçons, pourquoi n'iriez vous pas dire vos prières tous seuls ce soir et Maman pourrait continuer de travailler avec ces abricots ?' David, le plus âgé des deux enfants, se campa en face de sa mère et lui dit : 'mais maman, qu'est-ce qui est le plus important, les prières ou les abricots?' ("Strengthening the Home" brochure, 1973; citée dans Church News, 13 janv. 1985, p.16).


Bien des problèmes pourraient être résolus ou complètement évités, si les parents écoutaient leurs enfants, si les enfants écoutaient leurs parents et si les enseignants et autres adultes écoutaient les jeunes qui sont sous leur responsabilité. Quelquefois, des problèmes ont été évités non pas à cause des grandes actions entreprises, mais parce-que quelqu'un a écouté.
Un professeur connaissait quelques difficultés avec un "élève difficile", un jeune garçon de 14 ans. Le professeur avait fait tout ce qu'elle avait pu imaginer pour améliorer les choses. Un jour, exaspérée, elle lui demanda :'mais quel est ton problème à la fin ?'
Le garçon répondit, 'j'ai faim'.


Ceci se passait du temps où les écoles aux Etats-Unis avaient des programmes de repas gratuits pour les élèves qui ne pouvaient pas se permettre d'acheter de la nourriture à la cafétéria. Le professeur demanda pourquoi il n'apportait pas un repas de chez lui?
'Grand-mère ne me le permet pas' fut la réponse.
Le professeur s'entretint avec un conseiller scolaire qui découvrit que cet élève vivait avec sa grand-mère qui, en toute gentillesse, pouvait être qualifiée de  "sacrée radine". Cette femme, plus tard, fut diagnostiquée, comme malade mentale. Elle gardait sous clé les placards de réserve alimentaire et le réfrigérateur de la maison; elle n'autorisait son petit-fils à ne manger qu'un bol de céréales froides pour le petit-déjeuner. Elle ne lui autorisait aucune nourriture en dehors de la maison.
Un moyen fut trouvé pour qu'il puisse avoir un déjeuner chaque jour. Parce qu'un professeur a écouté, le jeune garçon est devenu un  élève beaucoup moins  "difficile".


Souvent, quand une tragédie ou un désastre survient, des volontaires se précipitent pour prêter main forte. Ils débarrassent les débris des habitations dévastées par les flots, les tornades, les ouragans ou autres catastrophes naturelles. Ils nettoient les moquettes et les murs. Ils fournissent de la nourriture, des vêtements et même des jouets pour les enfants. Ils essaient de combler chaque besoin qu'ils rencontrent.


Certaines personnes, dans l'incapacité d'offrir du travail physique ou des dons en argent, servent en écoutant. Ce service d'écoute peut se trouver partout où il y a de la souffrance humaine, de la tragédie, du chagrin ou de la déception : parmi les restes tordus d'une tornade de force 5 ou les cendres d'un logement détruit par le feu, dans la salle d'attente à l'extérieur de la salle d'opération d'un hôpital, dans un établissement dans lequel réside un homme ou une femme qui ne peuvent plus faire face aux mille et un détails de la vie quotidienne, dans un coin tranquille de la cour d'une école où un jeune, garçon ou fille, sont pris dans les affres sociaux de l'adolescence, sur un terrain de jeux quand un enfant pleurniche  "personne ne m'aime!"


Une oreille attentive peut faire merveille pour soulager la douleur, diminuer le chagrin, remonter le moral. En vérité, comme Voltaire l'a fait remarquer, c'est la route vers le cœur. 



(Publié par LDSChurchNews – Traduit par Angélique)

Aucun commentaire: