Devenir plus comme un petit enfant

Publié le 4 Mai 2011

Je me suis rendue compte plusieurs fois pendant ces dernières semaines passées à voyager en Europe que j'étais jalouse des enfants parce que de mon point de vue ils ne semblent jamais faiblir sous la chaleur et ils n'ont jamais l'air fatigué.

Moi, de mon côté si je n'ai pas avec moi une bouteille d'eau, je ne tiens pas plus de deux heures...et même avec ça, des arrêts fréquents sont les bienvenus surtout quand il fait très chaud.

Je crois que le moment où j'ai été le plus jalouse était l'autre jour, lorsque j'ai remarqué un sympathique parc à l'île de la Cité à Paris et que je me suis rapidement dirigée vers ce parc.

J'ai trouvé un coin de pelouse agréable, retiré mes sandales et avec gratitude j'ai enfoui mes orteils dans la fraicheur de l'herbe en pensant combien il était magique que malgré un jour des plus chauds l'herbe reste, pour nous, une sorte de refuge avec l'air conditionné.

Pas très loin, un groupe d'enfants courait, riait, criait en jouant à ce qui ressemble à une partie de loup interminable. Ils se poussaient et se couraient après joyeusement, se prenant par la main de temps en temps pour tournoyer jusqu'à ce que l'un d'entre eux lâche et qu'ils se laissent tomber dans la fraicheur de l'herbe, clairement indifférents à cette « magie » tant ils étaient pris dans la folie de leur jeu.

Leurs cris ne s'évanouissaient pas à mesure que les nuages bougeaient dans le ciel, les cachant et les exposant alternativement à la chaleur sans qu'ils semblent y prêter attention. Pour eux, il n'y avait aucune différence entre la chaleur du soleil et le réconfort apporté par un peu d'ombre que tant d'autres dans le parc (les adultes) avaient pris soin de chercher.

En les regardant, je me suis mise à penser que je pourrais piquer dans leur réserve d'énergie, dans leur force, en siphonner une partie et la mettre de côté pour ces jours où mon propre réservoir commence à se vider. En ce sens, je voulais vraiment ressembler à un enfant.

Ce n'est que plus tard, en repensant aux caractéristiques enviables de ces enfants dont j'avais été témoin que je me suis rendue compte combien il serait bien pour moi si je pouvais vraiment et honnêtement avoir ce désir d'être comme eux...et pas seulement parce que je tiens à pouvoir faire une chose de plus par jour ou parce que je fonds littéralement sous la chaleur du soleil.

Le Sauveur a enseigné aux Néphites que pour hériter le royaume de Dieu il fallait devenir comme un petit enfant et il est facile de comprendre pourquoi: les enfants sont enseignables, la foi semble leur venir naturellement et, enfin, ils sont prêts à être dirigés.

A un moment sur le chemin de la maturité, nous perdons cette inclinaison naturelle pour ces choses. Nous voulons des garanties de résultats avant même d'agir, et nous sommes si convaincus de notre sagesse et de notre expérience qu'il devient presque impossible de nous enseigner quelque chose de différent.

Je vois ces choses en moi-même, ce qui explique pourquoi je me suis interrogée sur le fait de ne pas avoir eu cette même envie de jeunesse, ressentie dans le parc l'autre jour, lorsqu'un enfant rend simplement et honnêtement témoignage de son amour pour Jésus-Christ et pour sa famille. Ne devrais-je pas désirer cette sorte d'esprit enseignable que je peux voir dans les enfants de mes amis aussi ardemment que leur énergie et leur endurance ?

Elder James M. Paramore, une ancienne autorité générale de l'Église, a dit lors d'un coin de feu en 1983: « alors que les enfants ne savent pas tout...il y a beaucoup de choses qu'ils savent instinctivement et qui sont de magnifiques dons, et si nous ne les comprenons pas ni ne les recherchons pas énergiquement cela peut limiter le pouvoir, la beauté, la qualité et la destinée de nos vies. »

Évidemment, j'adorerais avoir un peu plus d'énergie la plupart du temps mais je pense que le genre de choses dont parlait Elder Paramore ont plus de valeur que le fait de pouvoir terminer une partie de loup un jour de grand soleil.

Les dons peuvent enrichir ma vie, la rendre plus belle, de meilleure qualité et lui donner une destinée plus riche. Il me semble que ce sont ces choses que je devrais observer la prochaine fois que je vois des enfants jouer dans le parc ou lorsque j'assiste à une réunion le dimanche.

Après tout, s’ils sont vraiment instinctifs, j'ai peut-être une chance de les imiter un jour.


(Publié par MormonTimes – Traduit par Marina)

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