Message du 26 Novembre 2010

Comment acquérir de la gratitude ?

Devons-nous faire l'expérience de la maladie avant de véritablement apprécier la santé ? Devons-nous être enfermés dans une maison, une mine ou une prison pour apprécier la liberté et la lumière ? Devons-nous perdre notre travail ou notre aptitude physique au travail pour apprécier la bénédiction du travail ? Devons-nous perdre un ami, un membre de la famille ou une relation avant de rééllement les apprécier ? Devons-nous avoir une tempête ou une tornade pour apprécier le beau temps ? Devons-nous visiter les moins chanceux pour apprécier les luxes de notre foyer ? Devons-nous nous sacrifier pour les autres avant de pleinement apprécier ceux qui se sont sacrifiés pour nous ?

Je me suis souvent demandé si nous pouvions acquérir la gratitude qui change la vie, sans avoir à faire l'expérience des épreuves en première ligne. Honnêtement, je veux avoir la même gratitude que les militaires éprouvent pour leur pays, sans aller à la guerre. Je veux la même gratitude pour la vie, que ressent un survivant du cancer, sans avoir à me battre contre le cancer. Je veux avoir la même gratitude pour un être aimé que ceux qui en ont perdu un, avant que je n'en perde un. Je veux être reconnaissante pour mon corps, sans qu'il me faille en passer par une tragédie physique ou une vive douleur.

Les récents évènements du sauvetage des mineurs chiliens sont un grandiose rappel des bénédictions de la liberté, de l'air libre, de la nourriture, du plan de secours, etc... Je sais que les gens ont eu de profonds sentiments de gratitude quand on dégageait les mineurs un par un. Est-ce que ces sentiments ont perdurés, ont-ils changé la façon dont nous conduisons nos vies, ou ont-ils seulement duré le temps que le dernier mineur soit dégagé ?

Je me souviens avoir entendue une speakerine qui avait subi une attaque d'apoplexie sur un coté de son corps; elle n'était plus guère préoccupée par ses kilos en trop, car elle se concentrait maintenant sur sa capacité à sourire d'une oreille à l'autre, à marcher avec ses deux pieds, et à enlacer avec ses deux bras.
Devons-nous, nous autres femmes, avoir une attaque d'apoplexie ou perdre les fonctionnalités de notre corps pour apprécier notre taille, quelle qu'elle soit ? J'ai une amie qui a virtuellement tout perdu à cause de la récession économique. Son mari a perdu son affaire; ils ont perdu leur maison et vivent en sous-sol, chez leur fille. Ce n'était pas seulement un défi, mais un appel à toute leur humilité. Comme si cela ne suffisait pas, après avoir perdu toutes leurs possessions matérielles, on lui a diagnostiqué un cancer. Instantanèment, toutes les choses qu'ils ont perdues sont devenues sans importance. Maintenant, c'est sa vie qui est dans la balance !

Elle est en train de survivre au cancer et elle est reconnaissante pour tout ce qu'ils ont : une nouvelle plomberie dans le sous-sol de la maison de leur fille, du temps en compagnie de leurs petits-enfants, la possiilité de retourner à l'école, et plus encore ... Tout était relatif, une fois sa vie en jeu, les choses matérielles ont perdu de leur importance. Elle vit avec la douceur du sentiment de gratitude qui change la vie.

J'ai une grande affiche du Cycle de l'Humilité sur le mur de mon sous-sol. Il est similaire au Cycle de l'Orgueil du Livre de Mormon. Le Cycle de l'Orgueil, fait référence au fait que les Néphites obéissaient au Seigneur, et étaient abondamment bénis. Ils répondaient par de l'orgueil à leurs bénédictions de fraîche date et, à ce moment-là, le Seigneur voulant les rendre humbles suspendait les bénédictions et les appelait à la repentance. C'est absolument fascinant de lire comment le cycle continuait de se répéter encore et encore, laissant le lecteur se demander s'ils apprenaient quoi que ce fut de leurs erreurs.
La différence dans le Cercle de l'Humilité, c'est que la gratitude remplace l'orgueil. Aussitôt que nous recevons des bénédictions, nous ne perdons pas une minute à penser que nous les avons mérité, ou à nous en attribuer tout le mérite, ou penser que nous sommes meilleurs que les autres, ou que cela nous appartient; à la place, nous tombons à genoux de reconnaissance pour nos bénédictions. Notre humilité augmente notre désir d'être obéissants, conduisant à davantage de bénédictions, etc... C'est un cycle qui génère le succés par opposition à la destruction personnelle.

Président Gordon B. Hinckley a dit : "Là ou il y a de la gratitude, il y a de l'humilité". La véritable gratitude, change notre âme, adoucit notre coeur, ignore notre égo, nous rappelle de tendre vers les autres, nous aide à minimiser nos épreuves et nous incite à nous tourner vers Père Céleste. Brent Top a dit :"la gratitude nous sauve de nous-mêmes. Il est difficile de dire 'Malheur à moi' en même temps que l'on dit 'Ccombien je suis reconnaissant'.
Aprés toutes ces questions et pensées sur la gratitude, je pense en être arrivée à l'idée que ce qui vient du fond de notre coeur et notre poursuite de la gratitude est le résultat de nos épreuves et de nos pertes dans nos vies.

Toutefois, j'ai rencontré des gens qui sont vraiment et humblement reconnaissants et qui n'ont pas traversé toutes ces tragédies et ces épreuves de la vie, mais qui nourrissent un coeur de gratitude sincère. Je crois que si nous humilions notre coeur et nous soumettons au Seigneur, la gratitude apparaîtra. Oui, "là où il y a de la gratitude, il y a de l'humilité", et je crois que là où il y a de l'humilité, là on peut trouver de la gratitude.

"Thanksgiving" est un rappel d'être un peuple reconnaissant. Il y a ceux qui approcheront cette fête avec un sentiment plus profond de gratitude parce qu'ils se trouvent au milieu d'épreuves pénibles et préoccupantes. Pour ceux dont la situation du moment est plutôt confortable, leur humilité sera la clé pour ressentir la gratitude sincère qui change la vie.

Dans l'un comme dans l'autre cas, avec un peu de chance, nous nous trouverons quelque part dans le Cercle de l'Humilité, sans cesse reconnaissants et humbles à jamais.

(Publié par MormonTimes – Traduit par Angélique)


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Pensée du jour

Un cœur reconnaissant

« Un cœur reconnaissant s’obtient donc en exprimant de la reconnaissance à notre Père céleste pour ses bénédictions et aux personnes qui nous entourent pour tout ce qu’elles nous apportent. Cela demande un effort conscient, au moins jusqu’à ce que nous ayons véritablement appris ce qu’est une attitude reconnaissante et que nous l’ayons cultivée. Souvent nous ressentons de la reconnaissance et nous avons l’intention de remercier mais nous oublions de le faire ou nous ne prenons pas le temps de le faire.

Quelqu’un a dit que « ressentir de la reconnaissance et ne pas l’exprimer est comme emballer un cadeau et ne pas le donner ». Lorsque nous rencontrons des problèmes et des difficultés, il nous est souvent difficile de nous concentrer sur nos bénédictions. Mais si nous creusons bien et cherchons bien, nous pourrons ressentir et voir tout ce que nous avons reçu. »

Thomas S. Monson président de l’Église – Le don divin de la reconnaissance - 180e conférence générale d’Octobre 2010

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