Message du 26 Mai 2010

Seules dans une Église centrée sur la famille

Michelle Marchant ne s’est jamais mariée. Keri Turley est divorcée. Kathy McGregor est veuve.

De ce fait, toutes les trois sont considérées comme étant « seules », étiquette qu’aucune d’elles n’a recherchée. « Dans mon parcours, je n’avais pas l’intention de rester seule », a expliqué Sœur Marchant, lors d’une présentation pendant la Conférence de l’Université Brigham Young, pour les Femmes, le 30 avril. Sœurs Turley et McGregor n’en avaient pas non plus l’intention.
Environ la moitié des membres de la Société de Secours dans le monde, sont seules, a dit Sœur Marchant. « Comment une sœur seule reste-t-elle forte dans une Église centrée sur la famille ? », a-t-elle demandé.

Chacune d’elles a fait part de ses expériences, notamment de l’espoir et de la paix qu’elles ont trouvés dans des situations qu’elles n’avaient pas anticipées.

Divorcée

Sœur Turley a rencontré son mari à l’Université Brigham Young et ils se sont mariés au temple. Après l’obtention de leurs diplômes, ils ont emménagé près de l’Université d’Utah où il a poursuivi ses études dans le domaine médical.
La veille du jour où ils allaient quitter leur logement de parpaings, son mari lui a dit qu’il voulait divorcer. Keri avait 27 ans et deux enfants. « J’étais anéantie », dit-elle.

Quelques mois plus tard, elle a rejoint ses parents en Arizona, dans la paroisse où elle avait grandi. Elle dit qu’il est parfois très difficile d’aller à l’église. Certains jours, elle a l’impression d’avoir un gros « D » rouge inscrit sur le front et qu’elle déçoit tous les dirigeants qui l’ont instruite. « Mais il faut continuer à vivre, dit-elle, parce que l’Évangile est tout ce qu’il y a de stable au milieu du chaos. »

Puis, il lui a fallu subvenir aux besoins de ses enfants et prendre soin d’eux. Par la suite, elle a repris ses études et, après avoir étudié sa bénédiction patriarcale dans un esprit de prière et les solutions qui s’offraient à elle, elle a décidé d’enseigner la chimie, qui est maintenant son métier. Cela n’a pas été facile car elle a dû surmonter ses craintes et mettre sa confiance en son Père céleste. De nombreuses fois, sa mère lui a dit: « Continue à pousser ta charrette. » « Comment pouvons-nous espérer être comme les pionniers, si nous n’avons pas fait des sacrifices comme eux en ont faits ? », a demandé Sœur Turley.

Veuve
Sœur McGregor attendait son quatrième enfant lorsqu’elle a appris que son mari avait un cancer.
Les prévisions n’étaient pas bonnes. Il avait cinq pour cents de chances de vivre cinq ans.
Sa première opération a eu lieu dix jours avant le jour de son accouchement et elle a prié pour qu’il puisse être à ses côtés lors de la naissance du bébé. C’est ce qui s’est produit et elle considère cela comme une douce miséricorde.

Les quatre années suivantes, jusqu’au jour du décès de son mari, en 2005, ils ont tous deux acquis une meilleure compréhension de la foi. Sœur McGregor dit que cette situation n’avait pas sa place dans leurs plans familiaux. Elle avait prévu d’être une amie et une compagne pour son mari. « Comment allais-je pouvoir faire le travail de deux personnes ?, s’est-elle demandée. J’avais déjà du mal à faire mes tâches quotidiennes. »

Depuis lors, elle a dû apprendre de nombreuses leçons qu’il lui aurait été difficile d’apprendre autrement, ainsi qu’une perspective différente de la vie. « Je n’aurais pas choisi de vivre ces difficultés, mais cela m’a aidée à comprendre l’Expiation. Je trouve de la joie dans cette vie, différemment d’avant. » Elle comprend mieux le pouvoir de la grâce et comment elle aide à faire des choses qui seraient autrement au-delà de ses capacités. « Je crois que des anges participent activement à ma vie », dit Sœur McGregor.

Célibataire
Sœur Marchant est heureuse d’avoir des occasions de célébrer la venue de nouveaux bébés, des baptêmes, des mariages et d’autres événements qui marquent la croissance d’une famille. Mais ce sont des moments où elle ressent du chagrin. « Cela souligne le fait que je n’ai ni mari ni enfants », dit cette sœur qui est professeur d’éducation spécialisée à l’Université Brigham Young. C’est là que réside la difficulté d’être seule.


Mais elle a trouvé de l’espoir dans la connaissance qu’elle aussi est une fille divine de Dieu et que la valeur d’une femme ne dépend pas du nombre de ses enfants. Elle a aussi appris à avoir confiance en Dieu et en son timing. Elle « emprunte » des enfants, notamment ses 16 neveux et nièces, lors de « sorties avec tantine » et elle fait de son mieux pour servir les autres, comme lorsqu’elle a été appelée présidente de Société de Secours de paroisse et que 78 bébés sont nés pendant les 3 années où elle l’a été.

Parfois, elle se demande si elle avait fait les choses différemment ou pris d’autres décisions, quelle serait sa vie.
Puis, elle cesse de se poser ces questions et elle essaie de « faire de bon gré tout ce qui est en (son) pouvoir » (D&A 123 :17). « Les bénédictions peuvent ne pas être rapides, mais elles sont certaines. Pour le moment, le plan de Dieu pour moi est que je sois célibataire. »

(Publié par Muriel – Traduit par MormonTimes)



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